Health & Environmental Research Online (HERO)


Print Feedback Export to File
6232491 
Journal Article 
Abstract 
Rétraction cutanée après exérèse de tumeurs cutanées de la face 
Benzaquen, MJ; Bruneau,S; Graillon, N; Berbis, J; Guyot, L 
2018 
Yes 
Annales de Dermatologie et de Venereologie
ISSN: 0151-9638
EISSN: 2214-5451 
145 
12, Supplement 
S212 
French 
Introduction
Les résultats histologiques décrivent fréquemment une marge significativement moindre que la marge d’excision clinique et chirurgicale. L’objectif principal de notre étude était d’évaluer le degré de rétraction cutanée survenant après exérèse de tumeurs cutanées de la face et après fixation dans le formol. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer le rôle potentiel du type tumoral, de l’âge, du genre, de l’IMC, du tabac, de l’alcool, du phototype, du photo-vieillissement et de la localisation selon les sous-unités anatomiques de la face.

Matériel et méthodes
Nous avons inclus prospectivement tous les patients consentants admis pour exérèse de tumeurs cutanées de la face, entre le 01/06/17 et le 31/10/17, dans le département universitaire de chirurgie maxillo-faciale et stomatologie à l’hôpital Nord de Marseille. Une fiche standardisée a été utilisée pour recueillir les différents paramètres étudiés. Nous avons comparé les mesures de la pièce d’exérèse et de la lésion tumorale avant exérèse, après exérèse et avant fixation, et après 24 h de fixation dans le formol.

Résultats
Nous avons inclus 100 pièces opératoires de tumeurs cutanées de la face, principalement des carcinomes basocellulaires (CBC) (61 %). La rétraction cutanée moyenne de la pièce opératoire avant exérèse et après fixation dans le formol était de 12,8 % en longueur et de 11,2 % en largeur (p < 0,001) ; celle de la tumeur était de 10,3 % et 9,7 % respectivement (p < 0,001). Ainsi, la rétraction de la marge dépourvue de tumeur était plus élevée (15,3 % en longueur et 12,7 % en largeur). La majorité de la rétraction avait lieu après excision de la pièce opératoire, le formol n’ayant pas d’effet significatif sur le degré de rétraction. La rétraction était plus faible pour les CBC que pour les carcinomes épidermoïdes (CE) en longueur (9,7 % vs 13,1 %, p < 0,001) et en largeur (7,2 % vs 17 %, p = 0,006). Il n’était pas trouvé d’association significative et pertinente entre le degré de rétraction cutanée et l’âge, le genre, l’IMC, le tabac, l’alcool, le phototype, le photo-vieillissement et la localisation anatomique.

Discussion
Avec 100 pièces opératoires, notre étude de la rétraction cutanée constitue la plus grande cohorte de tumeurs cutanées de la face, l’étude avec l’effectif le plus important n’atteignant que 67 pièces. Nous retrouvons des degrés de rétraction conformes à ceux précédemment publiés. La fixation dans le formol n’a pas d’influence sur la rétraction cutanée, la rétraction principale survenant juste après excision de la peau. Nous soulignons cependant une forte différence de rétraction selon le type tumoral, probablement liée à des propriétés histologiques et bio-élastiques différentes du tissu tumoral et péri-tumoral des CBC et des CE.

Conclusion
Le degré de rétraction cutanée est un paramètre important qu’il faut avoir à l’esprit lors de l’interprétation des comptes-rendus histologiques et plus précisément des marges tumorales. 
Exérèse chirurgicale; Rétraction cutanée; Tumeurs cutanées